Saluons l’effort du constructeur de pompes à pression et autres adorables engins de nettoyage, Kärcher, qui s’est jeté à l’assaut du cloud avec une audace frôlant presque l’inconscience, tout droit sorti de l’année 2012. Ça fait réfléchir, n’est-ce pas? Cette entreprise, avec toutes ses ressources, et ce n’est qu’en 2012 qu’ils ont découvert la lumière divine du cloud. On les félicite pour leur célérité. Ironie mise à part, ce bond en avant technologique a bien évidemment permis à Kärcher de réduire ses coûts. Applaudissons ce tour de magie économique.
Et que dire du timing de Kärcher qui a attendu patiemment le pic de la crise économique pour miser sur l’informatique dématérialisée! On pourrait presque les soupçonner d’avoir tardé à prendre le train, histoire de pouvoir faire une entrée remarquée. Brûler plus pour gagner plus, c’est bien cela le leitmotiv, non?
De toute évidence, Kärcher s’est plus intéressé au cloud en tant que stratégie pour circonscrire ses dépenses plutôt que de l’adopter pour de réelles applications innovantes. Inutile de vous rappeler que le cloud ne sert pas seulement à faire des économies sur ces pauvres serveurs, si maltraités, mais aussi à transformer numériquement l’entreprise en une entité plus agile et réactive face à un marché en perpétuel mouvement. Mais bon, l’essentiel pour Kärcher était de racler les fonds de tiroir.
Le constructeur devrait être fier de son exploit : faire du neuf avec du vieux, camoufler un retard technologique derrière une fausse modernisation et au final, justifier d’une modération salariale par une politique d’investissement cloud prétendument onéreuse.
En définitive, le nettoyage à grande échelle de Kärcher ne se limite pas à vos terrasses et vos voitures, il s’étend aussi à la gestion de ses coûts. Pour le reste, on repassera.
