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Chroniques d’une productivité française au ralenti : entre mythe et réalité

Courage, chers citoyens de la cinquième économie mondiale, préparez-vous à avaler une autre pilule amère sur le retard productif de l’Hexagone. Nos belles têtes pensantes gouvernementales, dans leur élan de sagesse financière infinie, ont à nouveau pointé du doigt l’écart de productivité de la France par rapport à nos voisins européens. Comme si se baigner dans les eaux glacées du pessimisme économique n’était pas déjà assez rafraîchissant !

L’heure est donc à l’autoflagellation nationale, mais est-ce réellement justifié ? Qu’en est-il du prétendu retard productif de notre cher pays ? La France serait-elle réellement cet élève paresseux, indolent, rejeté dans le coin de la salle de classe européenne, plus intéressé par la beauté des volutes de sa cigarette électronique que par le dur labeur ?

La conférence sur les finances publiques a été le théâtre de cette délicieuse propagande. Où les faits et les chiffres sont parfois aussi malléables que la cire d’une bougie. Sommes-nous vraiment à la traîne ? Vraiment le cancre de l’Union européenne ? Ou serait-ce plutôt une tactique bien huilée pour nous faire accepter, résignés, une rallonge sur notre temps de travail ?

Car il est facile de nous comparer à des pays où le taux d’emploi est effectivement plus élevé. Comme ces valeureux Allemands, qui s’engouffrent dans leurs usines dès l’aube, ou ces intrépides Anglais, soulevant des montagnes de paperasse dans leurs bureaux. Mais n’oublions pas que la qualité de travail ne se mesure pas seulement en nombre d’heures passées derrière un bureau.

Si nos fonctionnaires travaillent moins, c’est parce qu’ils ont la chance – et osons le dire, le privilège – de vivre dans un pays qui reconnaît le droit au repos et au bien-être. Un pays qui refuse de sacrifier la santé et le bonheur de ses employés sur l’autel du profit. C’est cela aussi, la France.

Alors avant de succomber au chant des sirènes de la productivité à outrance, il serait peut-être temps de repenser notre vision de la productivité. De la considérer non comme un sprint épuisant vers une ligne d’arrivée inatteignable, mais plutôt comme une course de fond, où le bien-être des coureurs est tout aussi important que le temps qu’ils mettent à parcourir la distance.

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