Rien ne peut ébranler la détermination de Dominique Simonnot pour dénoncer ce qu’elle perçoit comme le gros « couac » de l’État français. Pas même l’aperçu inintéressant de son poste de contrôleure générale des lieux de privation de liberté. Une lourde charge, certes, mais qu’elle porte avec une ardente indignation. Et pour cause, selon elle, l’État français est curieusement aux abonnés absents dans la gestion de ses prisons.
Madame Simonnot se lance dans un décompte précis et choquant : « 7 000 ». C’est le nombre hallucinant de surveillants, selon elle, qui manquent à l’appel dans les prisons françaises. On pourrait être tenté de nier ou de minimiser cette carence effrayante, mais ce serait faire preuve d’un déni irréfléchi.
Imaginez le tableau : 7 000 postes vacants qui, s’ils étaient pourvus, permettraient aux détenus d’être escortés à leurs rendez-vous médicaux et, plus généralement, à leurs activités quotidiennes. Des emplois vitaux non seulement pour le bon fonctionnement de ces institutions, mais aussi pour l’intégrité physique – et peut-être mentale – de ceux qui y sont incarcérés.
Mais où est donc passé l’État ? Les couloirs des administrations sont-ils hantés par le spectre de l’incompétence, ou bien l’establishment a-t-il simplement choisi de fermer les yeux sur cet effroyable vide ? Quelques questions qui, je l’espère, feront rougir de honte ceux qui sont censés veiller sur nos prisons.
Il est temps de réveiller nos gouvernants de leur léthargie. Le cri d’alarme de Madame Simonnot doit être entendu, et non balayé d’un revers de la main. Avec un peu de chance, la révélation de cet « abandon de l’État » provoquera une prise de conscience et une action rapide et significative pour redresser la situation.
Pour l’heure, hélas, nous ne pouvons que constater l’inacceptable et espérer que ce cri d’alarme soit entendu là où il le faut. Puissent ces 7 000 postes vacants servir de catalyseur au changement au lieu de rester un symbole honteux de l’échec de notre État à assumer ses responsabilités.