À la lueur des néons de l’Hôtel de Ville, on détecte un bruissement d’ambition chez Anne Hidalgo. Oubliant rapidement son échec à en décrocher un troisième mandat à la mairie de Paris, Madame Hidalgo se donne maintenant des allures de globe-trotter humanitaire. Et quel parcours elle s’est choisi! Elle vise, ni plus ni moins, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Un poste prestigieux qui, selon elle, lui « colle parfaitement ».
Reste à savoir si ce sentiment d’adéquation n’est pas unilatéral. Car si pour elle le Haut-Commissariat est manifestement à sa portée, l’ONU pourrait ne pas être de cet avis. On ne va pas se le cacher : un mandat municipal, aussi tumultueux qu’il ait été, est bien différent d’un poste de haut-commissaire des Nations unies, qui nécessite une compréhension fine des enjeux globaux et des compétences diplomatiques agiles.
Néanmoins, la maire sortante de Paris semble peu ébranlée par ce gouffre. Pour elle, son expérience à la tête de la capitale française, avec son mélange unique de glamour et de crasse, de luxe et de misère, en fait une candidate de choix pour le Haut-Commissariat des réfugiés de l’ONU. Et sans doute espère-t-elle que son accent parisien séduira le jury de l’ONU.
Il est peut-être temps pour Anne Hidalgo de faire ses adieux à la mairie de Paris, où elle a régné pendant plusieurs années avec une audace parfois applaudie, parfois huée. Au revoir, rues bordées d’arbres et cafés à terrasse, et bonjour, camps de réfugiés et scènes de désespoir humain dans les recoins les plus sombres du globe.
Quoi qu’il en soit, nous ne doutons pas que l’annonce de sa candidature sera accueillie avec une certaine stupeur dans les couloirs feutrés des Nations unies. Après tout, la réputation d’Anne Hidalgo n’est pas des plus anodines. Que ce soit dans le bon sens ou non, cela reste à voir.