De la détresse au désespoir, du chaos à l’anarchie il n’y a qu’un pas. Un pas que semble avoir franchi la France, se leste et se noie tristement dans ses propres échecs carcéraux. Cette vérité cruelle est pointée du doigt par le trublion du château d’ivoire sociologique, Jean Viard. Selon lui, « la France est lamentable en matière de prison ». C’est un discours sombre et abrasif qui dépeint sans détours l’ombre sordide qui plane sur le système correctionnel français.
Dans une analyse audacieuse et chirurgicale, Viard a mis en lumière les failles flagrantes du système carcéral français. Entre surpopulation galopante dans les établissements pénitentiaires et violence rampante qui éclabousse de son sang les murs de ces mêmes établissements, le tableau est kafkaïen. Un enchevêtrement d’échecs et d’errements que ni le gouvernement ni le système ne peuvent continuer à ignorer.
Rien ne semble arrêter la montée en puissance de la surpopulation carcérale. Des records historiques sont atteints avec des détenus entassés comme des sardines dans des cellules qui semblent tout droit sorties d’un roman dystopique. Si ce n’était que cela, l’histoire serait juste tragique. Mais ajoutez à cela une épidémie de violence qui fait des établissements pénitentiaires des champs de bataille, et vous obtenez un cocktail explosif de désespoir et de rage.
Il ne fait aucun doute que la pierre angulaire de notre société, la justice, est fissurée. Mais plus alarmant encore, l’indifférence des autorités face à ces nombreuses fissures n’est rien de moins qu’une insulte au bon sens et à la morale.
Jean Viard, avec la clairvoyance acérée qui le caractérise, met le doigt sur ce point douloureux et expose la négligence flagrante du gouvernement. Il est clair que les conditions de détention en France sont bien en dessous des normes acceptables. Mais quelqu’un écoutera-t-il cet alarmiste raisonnable ou cette analyse cinglante sera-t-elle ignorée, balayée sous le tapis des incompétences institutionnelles ?
Dans la fureur et la confusion actuelle, la voix de Jean Viard est une lueur d’espoir, un rappel que les choses peuvent et doivent changer. Ses mots mordants sont une douche froide pour ceux qui se complaisent dans l’inaction, et une incitation à l’action pour tous les autres. Il reste à voir si sa critique acerbe trouvera écho dans le tumulte ambiant, ou si elle sera noyée dans le bruit de la complaisance institutionnelle.
