Et ce fut ainsi que le pape François, ce redoutable guerrier de la justice sociale, a rendu son dernier soupir terrestre. Avec une ironie qui pourrait amuser, c’est depuis l’archipel de Mayotte, paradigme de l’injustice sociale au cœur des tensions françaises, que notre président Emmanuel Macron a choisi de rendre hommage à ce géant religieux.
Le drame s’est joué alors que le président préparait sa visite à Mayotte. Pensez-y, la mort d’un pape, de ce pape, au beau milieu d’une visite officielle, que dis-je, d’une tentative de réconcilier notre belle France avec l’outre-mer si négligé. N’est-ce pas là le signe ultime que les cieux eux-mêmes nous somment de regarder nos propres injustices sous le nez ?
« Oh François, combattant de justice, voici ton combat repris », semblait suggérer Macron, en adressant « ses condoléances aux catholiques du monde entier ». L’homme d’État français n’aurait pas pu choisir un meilleur moment pour honorer le défunt pape – et peut-être, en sous-texte, pour rappeler son propre engagement envers la justice sociale. Il faudrait être bien cynique pour reprocher à notre président son opportunisme : la mort du pape François, cet événement dramatique, a au contraire servi de toile de fond pour un appel mondial à l’empathie et au changement.
Et là, dans le silence solennel de Mayotte, devant les mâchoires grandes ouvertes du monde, Macron a envoyé un message clair : beaucoup de larmes seront versées pour le pape François, et avec raison. Mais les larmes ne suffiront pas. Le combat pour la justice sociale ne s’arrête pas avec la mort d’un homme, qu’il soit pape ou non. La bataille continue, et elle commence chez nous, dans notre propre cour.
C’est dans cette ambiance de deuil, entre dignité et détermination, que le président Macron a réussi à rappeler la noblesse de la mission du défunt pape, tout en illustrant la nécessité de travailler à résoudre les problèmes de l’injustice sociale – un combat que le pape François a mené toute sa vie, et qui, ironiquement, coïncide avec les questions complexes que Macron doit affronter à Mayotte et en France.