Et c’est reparti pour un tour. L’une des figures les plus clivantes de notre paysage politique, Florian Philippot, a fait une fois de plus sa démonstration de verve acide et tranchante. Et cette fois-ci, les cibles de ses flèches empoisonnées étaient la politique commerciale de l’Union européenne et les récentes déclarations de notre Ministre de l’Économie, Éric Lombard. Nous allons vous aider à naviguer dans cette nouvelle mare de propos incisifs, alors attachez vos ceintures.
Commençons par le commencement. M. Lombard, dans une tentative plutôt maladroite de galvaniser les troupes, a imploré les chefs d’entreprise français à montrer leur « patriotisme économique » face aux droits de douane bientôt imposés par le président américain, Donald Trump. Une déclaration qui n’a pas manqué de susciter les sarcasmes de M. Philippot.
Selon le leader du mouvement Les Patriotes, qui s’exprimait lors de « La Matinale » ce 21 avril, l’Union européenne ne ferait rien face à cette menace, car le libre-échange serait dans son ADN. Un commentaire qui n’est pas innocent, venant d’un habitué des postures eurosceptiques et des discours antilibéraux.
Est-on surpris d’entendre cet argument de la part de Philippot ? Absolument pas. Par contre, est-ce un argument valable? C’est une toute autre question, qui mérite une réflexion plus poussée.
Philippot postule en essence que l’Union Européenne est paralysée par son attachement au libre-échange et serait donc incapable de répondre à la menace des droits de douane américains. C’est un point de vue séduisant pour les eurosceptiques, un beau cliché qui renforce l’idée d’une Europe impuissante et soumise aux caprices économiques extérieurs.
Mais avant de sauter à des conclusions hâtives, rappelons-nous que la politique commerciale de l’UE n’est pas seulement le produit d’une idéologie, mais aussi le résultat d’une série de compromis entre ses membres. Prétendre qu’elle est condamnée à l’inaction face à un défi majeur comme celui-ci est donc peut-être un peu simpliste, pour ne pas dire malhonnête.
Néanmoins, il faut reconnaître que cette intervention, aussi cynique soit-elle, pose des questions légitimes. Face à l’assertivité économique internationale, quel est le véritable pouvoir de l’UE? Quelle est sa capacité à défendre les intérêts des ses membres? Autant de questions fondamentales qu’il serait bon de voir discutées de manière plus constructive et moins sensationnelle par nos politiques.
Ainsi, notre balade dans le marécage de la rhétorique de Florian Philippot s’achève. N’oubliez pas de mettre à jour régulièrement vos vaccins contre le cynisme, l’ironie mordante et les raccourcis trompeurs.