Dans l’arène politique française bien souvent prévisible et monotone, il arrive parfois que surgissent des voix discordantes. C’est le cas de Thomas Ménagé, député du Rassemblement National (RN), qui oscille étrangement entre libertaire assumé et représentant du parti d’extrême droite. Vous l’avez bien lu, notre député RN, habituellement étiqueté conservateur sur tous les sujets de société, se déclare tout de go « favorable » à l’aide active à mourir.
Le porte-parole du parti se retrouve donc dans une posture peu commune. Allant à contre-courant de la ligne officielle de son parti, Ménagé fait entendre sa petite musique personnelle dans l’arène politique. À croire qu’il a décidé de se faire remarquer (ou bannir, qui sait ?) en défiant les tabous de son propre camp.
Ménagé assure qu’il est possible de « donner ce nouveau droit à un certain nombre de Français sans mettre en danger un projet de société ». Ça, c’est du grand art. D’un coup de pinceau, il peint un tableau où l’introduction de l’euthanasie n’est plus une menace pour les fondamentaux de la société, mais un nouveau droit. Un droit, qui, selon lui, ne devrait pas provoquer l’effondrement de la civilisation occidentale.
Permettez-moi de rire. Quand on vous dit que la politique est un art du possible ! Il est vraiment étonnant de voir comment un homme politique peut nous faire croire qu’il est possible de bousculer les principes de son parti sans provoquer l’apocalypse. C’est du grand spectacle.
Ménagé reconnaît lui-même faire « partie d’une minorité » au sein de son groupe. La belle affaire ! Il serait intéressant de voir comment son parti va appréhender cette voix discordante. Le RN, va-t-il considérer Ménagé comme un rebelle à museler ou comme une diversité d’opinion à célébrer ?
Bien sûr, tout cela n’est que politique. Et dans l’arène politique, chaque acteur joue sa partition. Thomas Ménagé a décidé de jouer la sienne. Une partition qui sort des sentiers battus, qui déchaîne les passions et qui, espérons-le pour lui, n’entraînera pas sa chute.