C’est au petit matin de ce samedi, tandis que la France se prélassait encore dans les douceurs de l’oreiller, que le décret réformant le concours des enseignants a donné un coup de pied dans la fourmilière, publié sans remords et sans sommation au Journal officiel. Le détail qui a fait tiquer plus d’un café au lait ? L’avancement des concours de Bac +5 à Bac +3. Autant dire : la course à l’échalote est lancée.
Selon la reine de nos écoles, la ministre de l’Éducation, cette manœuvre, aussi élégante qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine, vise à répondre aux difficultés de recrutement de nouveaux professeurs. Ah, ces professeurs, ces héros du quotidien, toujours plus rares, toujours plus précieux. Qui n’a jamais souhaité se plonger dans les délices de la pédagogie, dans l’ambiance chaleureuse des classes surchauffées par l’énergie débordante de nos chères têtes blondes ? Eh bien, chers compatriotes, apparemment pas assez d’entre vous.
Mais nos braves syndicats, eux, ne se laissent pas berner par ce tour de passe-passe législatif. Ils restent, tels des gardiens stoïques, perplexes devant cette pirouette. Car après tout, qui viendra remplacer ces enseignants à peine formés, jetés sans un parachute dans l’arène de l’éducation ? Qui guidera nos enfants vers la connaissance, vers l’épanouissement, vers la sacro-sainte réussite scolaire, promise comme le Saint Graal à ceux qui survivront à cette jungle éducative ?
En somme, la récréation est clairement terminée et l’heure des devoirs a sonné. Et telle la cloche retentissante de la fin de la récré, cette réforme a le mérite de nous plonger, pleins de perplexité mais aussi de curiosité, dans une nouvelle ère de l’éducation. Un nouvel acte de ce long feuilleton qu’est l’Education Nationale, un acte qui s’annonce, sans surprise, des plus mouvementés.