Joli tour de passe-passe de l’Union européenne qui, en un coup de stylo bureaucratique, a décrété que sept pays sont désormais si « sûrs » que leurs ressortissants pourraient voir leurs demandes d’asile rester éternellement sur une étagère poussiéreuse quelque part à Bruxelles.
Il est toujours fascinant de voir comment l’UE, créée autrefois dans un esprit d’unité et de solidarité, a maintenant pour but de se barricader de ceux qui sont en quête de ces mêmes valeurs. Les sept pays miraculeusement auréolés d’un halo de « sûreté » sont le Kosovo, le Bangladesh, la Colombie, l’Egypte, l’Inde, le Maroc et la Tunisie. Un assortiment plein de surprises, ne trouvez-vous pas ?
On peut se demander ce qui fait, selon l’UE, qu’un pays est « sûr ». Est-ce que c’est le niveau de démocratie, la liberté de parole, l’économie florissante, l’absence de conflits ou simplement le fait que ces pays n’ennuient pas trop Bruxelles avec des demandes d’asile encombrantes ?
Dans un brillant exercice d’optimisation des processus, l’UE a décidé que ces sept pays sont maintenant suffisamment « sûrs » pour que leurs ressortissants immigrés voient leur demande d’asile expédiée avec la rapidité d’un escargot arthritique. Cette décision, nous assurent-ils, permettra de « traiter plus rapidement » les demandes de ceux qui cherchent refuge sur le sol européen.
Il est bien sûr évident que tout le monde dans ces pays vit dans un total confort, sans aucun souci, et que personne n’a jamais eu le besoin ou l’envie de chercher une vie meilleure en Europe, n’est-ce pas ? Mais bien sûr, personne ne remet en question le fait que, une fois leur demande d’asile mise sur la voie de garage, ces ressortissants vont tout simplement se résigner à rentrer chez eux, et vivre heureux pour toujours après.
Alors, soyez les bienvenus, chers ressortissants du Kosovo, du Bangladesh, de la Colombie, de l’Egypte, de l’Inde, du Maroc et de la Tunisie! Vous êtes désormais officiellement « sûrs ». Peu importe ce que vous devez affronter chez vous, l’UE a décidé que ce n’était pas si mal après tout. Vous pouvez donc rester là-bas. La bureaucratie européenne a parlé.